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  • "Incapables de ne rien faire par eux-mêmes, ils ne voient que le mal." Camille Claudel

  • Nous sommes tous en danger !
  • Pasolini, le prophète, avait raison sur presque tout : nous sommes tous en danger. Le « nivellement brutalement totalitaire du monde » dont il avait parlé se réalise. Grâce à la télévision et au marché, un modèle unique et exclusif est imposé au monde entier ; « ce que le fascisme historique avait échoué à réaliser, le nouveau pouvoir conjugué du marché et des médias l’opère en douceur (dans la servitude volontaire) : un véritable « génocide culturel », où le peuple disparaît dans une masse indifférenciée de consommateurs soumis et aliénés ».

Le prix Artémisia 2012, qui promeut chaque année une bande dessinée entièrement créée par une femme, sera décerné dans quelques jours, le 9 janvier.

Suite à l’annonce de la sélection des albums pour le prix 2012, un débat intéressant a été animé sur le site ActuaBD : est-il discriminant de créer un prix qui récompense uniquement des bandes dessinées faites par des femmes ? ou au contraire, est-ce un moyen, dans un contexte éditorial complexe, de valoriser des oeuvres qui auraient pu rester inaperçues, et des auteures qui restent minoritaires dans le monde de la bande dessinée ?

Voici quelques lignes du débat qui a eu lieu sur le site ActuaBD :

16 décembre 14:31, par Toon :

Bizarre comme critère de sélection être une femme ou pas, car être une femme n’est pas une qualité en soi, c’est très discriminant comme prix je trouve.

Répondu par Gill le 16 décembre à 15:29 :

Il y a le premier niveau de réflexion, plutôt simpliste et évident : "tiens ? les discriminées discriminent ?"

Et puis le deuxième niveau (qu’atteignent parfois ceux qui différencient "bande dessinée" et "manga" ou "comics", etc…) : "pour combattre la discrimination et le dénigrement, il faut parfois se regrouper et se valoriser soi-même".

Il y a aussi le premier niveau, très à cheval sur les principes : "jamais de discrimination, ni pour nous, ni contre nous !"

Et puis il y a le deuxième niveau : "vivons-nous vraiment et vivrons-nous jamais un jour dans un monde idéal où les différences et les hiérarchisations n’existeront plus ?" (…se disait la femme noire américaine pauvre… qui se marie quasi-systématiquement avec un noir).

Répondu par jony. le 17 décembre à 11:49 :

ok… alors à quand le prix de la BD des noirs de banlieues, des blancs catho pauvres de campagne, des juifs prolétaires du nord de la france, à quand un prix pour la meilleur bd dont les auteurs sont des fils de camionneurs, etc etc…il y en a tant d’autre !!

Que la femme soit victime de ségrégation, discrimination, salaire, etc…évidement,mais dans le champ particulier de la culture et de la bourgeoisie, là, c’est peut être moins certains…Voilà pourquoi cette initiative me dérange.

Elle n’est en rien universalisante pour les femmes, juste une opé commerciale, petite bourgeoise.

Répondu par Gill le 18 décembre à 20:02 :

Vous avez raison, allons plus loin et nions systématiquement toute forme de catégorisation : supprimons les collections, les genres, la diversité des sélections dans un même Prix, n’organisons qu’un seul Prix global pour la BD dans son ensemble… puisqu’il ne faut jamais jamais jamais différencier qui que ce soit ou quelque groupe que ce soit.

Nions surtout que les hommes ont monopolisé la bande dessinée jusqu’à notre époque (pour des raisons historiques), et ne voyons rien d’intéressant à cette parité qui remonte progressivement, le sexe d’un auteur formant une originalité qui pourrait attirer certains lecteurs femmes ou hommes, qui sait ? Et qui pourrait être mise en avant, justement pour cela.

"Bourgeoises" ? C’est à mourir de rire ! Le bourgeois que vous devez être lancerait lui-même des "opés commerciales" de cette sorte s’il en était rendu au niveau de subsistance moyen d’une artiste. Il n’y a qu’un salarié privilégié pour ne pas comprendre ce que représente la promotion dans un monde artistique libéral. Fut-ce par des Prix.